Hannibal, une série à savourer

Hannibal Lecter est de retour et le format télévisuel lui convient parfaitement.

En effet, Hannibal est une série télé développée par Bryan Fuller ( scénariste d'épisodes de Star Trek : Voyager et créateur des séries fantastiques Dead like Me et  Pushing Daisy).  La première saison a été diffusé ce printemps sur NBC et une seconde saison a été accordée sur le fil pour 2014.

La série est basée sur le  roman Dragon Rouge de Thomas Harris, qui introduit le personnage du psychiatre cannibal Hannibal Lecter, qui gagnera surtout sa notoriété avec Le Silence des Agneaux et les personnages des agents du FBI, Jack Crawford et Will Graham. Toutefois, elle a plus des allures de préquel car elle prend le temps de raconter la rencontre de Graham et Lecter.

En 13 épisodes, cette première saison n'a aucune faute de goût et entraîne le spectateur dans une rencontre avec le Mal.

En effet, le spectateur est complice de ce qui se passe à l'écran car il assiste à la naissance de la relation voué à la tragédie entre l'agent Will Graham (Hugh Dancy) et le psychiatre-tueur, Hannibal Lecter, superbement interprété dans la sobriété par l'acteur danois, Mads Mikkelsen, faisant oublier Anthony Hopkins

La série se démarque par son rythme plutôt calme. Le FBI traque des tueurs en séries comme dans la série Criminal Minds mais, m^me si ces tueurs ont des motivations  originales et un aspects surréalistes dans leurs méfaits, ils sont secondaires. Ce qui est important, c'est la toile qui se tisse entre les différents personnages. Par exemple, les scènes de repas sont cruciales car en plus de nous montrer de façon  subtile les talents culinaires de Lecter, elle nous dévoile des parties de la personnalité des antagonistes. A noter que les titres d'épisodes correspondent aux termes (français en plus) de l'organisation d'un repas, de l'apéritif au savoureux.

 Ce qui fait la réussite de Hannibal, c'est qu'aucun des épisodes ne laissent indifférents car il se crée une sorte d'empathie entre les personnages et le spectateur, que ce soit par le biais de leurs angoisse comme pour le personnage de Jack Crawford (Laurence Fishburne), ou d'Abigail Hobbs (Kaceys Rolh) à la fois victime mais coupable.

L'empathie avec Hannibal Lecter est la plus forte car il y a une fascination malsaine pour ce personnage au double-jeu, à la fois compatissant et manipulateur sans pitié comme le Diable, parfois certains personnages se retrouvent à pactiser avec le psychiatre.

Grâce à cette série, Hannibal Lecter retrouve donc son statut d'incarnation du Mal qu'il avait perdu dans quelques films, proche de la parodie ( comme l'adaptation du Dragon Rouge de Brett Ratner). On attend donc la suite avec la certitude que cette première saison n'était qu'une mise en bouche savoureuse avant une délicieuse seconde saison,en plat de résistance.